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Michel OMOURI conseiller municipal de Besançon
10 février 2013

Tramway et les 200 emplois supprimés

Vous me l'avez demandé, vous trouverez donc ici le texte de mon communiqué de presse du 5 février 2013.


 

Ce 5 février 2013, la Chambre de Commerce et d’Industrie Territoriale du Doubs (CCIT) devrait  présenter les résultats de son étude d’impact des travaux du Tramway sur l’emploi des commerces de Besançon.

Elle devrait ainsi confirmer la perte des 200 emplois que j’ai annoncé dès le Conseil municipal du 21 janvier, et proposer un plan d’urgence à la Mairie afin de stopper la banqueroute commerciale.

 Avant même que cette étude soit partagée par tous, je me pose de nombreuses questions qui se résument en une seule : 200 emplois ? Etes-vous sûr que cela soit seulement 200 emplois ? Quelle est la période d’étude ? Qui sont ces commerces employeurs ? Et les emplois indirects et induits ? Et la crise ?

En effet, la période étudiée couvre la seule période aux plus forts des travaux du tramway, de septembre 2011 à septembre 2012… Les bisontins se rappellent pourtant que les difficultés de circulation ont démarré 6 mois plus tôt… Mais c’étaient les travaux de détournement des réseaux !! Il manque donc 6 mois au décompte… Corrigeons l’erreur polie de la CCIT et restons modestes avec seulement 50 emplois perdus en amont (et non 100 emplois sur 6 mois), on peut en effet accorder du temps aux voisins des bisontins quant à renoncer à entrer en ville, même si toutes les indications sont faites pour dissuader l’entrée de la ville et préférer les ZAC extérieures.

Nous sommes déjà en février 2013, soit près d’un trimestre plus tard, on peut donc rattraper le temps perdu avec 66 emplois supplémentaires… Directement liés à l’inaction de la mairie face à la montée du chômage très localisé.

 Nous ne dénombrons donc plus seulement 200 emplois, mais déjà 116 chômeurs supplémentaires, soit 316.

La Mairie oppose déjà le fait que l’observation de la CCIT a été trop large et que les 538 commerces du centre-ville n’ont pas été impactés par les travaux. D’ailleurs la commission d’indemnisation (CIAT) et le FISAC tram’ se focalisent aux seuls commerces en vitrines directes sur les travaux : 161, soit 30% du tissu. Les bisontins qui galèrent dans les embouteillages ne sont pas dupes !! Les 538 commerces n’ont pas été impactés de manière similaire, mais ils ont tout de même été impactés…

Quant aux 161 commerces, s’ils ne sont pas fermés, bravo à eux !! Je suis donc d’avis de la CCIT d’élargir la zone d’observation à une taille cohérente avec le commerce bisontin…  Ce sont bien 538 commerces ayant perdu 316 emplois suite aux travaux.

Moi qui suit bisontin et réalise mes courses à Planoise et centre-ville, j’ai pu constater que les commerces employeurs ne sont pas nombreux mais bien plutôt que la majorité sont tenus par les seul(e)s commerçant(e)s et leur conjoint(e) collaborateur(trice)… Ce sont des commerçants, travailleurs non-salariés !! Comment sont-ils alors comptabilisés ? On peut supposer que 50% des commerces n’ont pas d’employés…

Autrement dit les 200 emplois perdus le sont dans les 50% de boutiques ayant en moyenne 2 employés… Faut-il comprendre que ces personnes-ci n’ont pas été prises en considération ? Prenons dès lors 50 commerçants non comptabilisés, c’est malheureusement probable… Toutefois ils n’ont pas droit au chômage, cela ne rentre donc pas dans les statistiques.

Enfin, on nous parle de 200 emplois, mais combien d’emplois indirects et induits ? Chacun à Besançon connait un proche au chômage ... 200 emplois perdus, cela en implique bien plus… Les économistes appellent cela les coefficients multiplicateurs, mais la théorie est difficile à mettre en pratique : Pour résumer ma recherche sur Internet, si les emplois directs et indirects représentent 100 emplois alors les emplois induits sont de 40… Les emplois indirects varient de 25 à 50%. Prenons l’hypothèse basse : Pour 200 emplois directs ; 50 emplois indirects et donc 100 emplois induits… Soit 350… Mais nous sommes ici avec en réalité 366 nouveaux sans emplois, soit 91 emplois indirects qui chutent et 182 emplois induits…

Bilan du tramway :639 emplois perdus !! Et ça continue… Mais cela finira plutôt…  6 mois plus tôt… Mr le Maire nous le promet !!

                                                  

200 emplois recensés par la CCI

+ 50 emplois liés aux travaux amont

+ 66 emplois depuis sept. 2012

+ 50 non recensables

+ 91 emplois indirects

+ 182 emplois induits

= 639 emplois perdus

Et combien d’emplois non crées, même en intérim ou de stages invalides…

Reste l’effet crise qui n’est pas étrangère à cette hécatombe et je le crois en effet… M le Maire ne peut pas être responsable de chaque chômeur supplémentaire sur Besançon, M Hollande l’aide pas mal… Mais sur le commerce du centre-ville, les responsabilités sont claires ! Nous avons ainsi le témoignage d’un fleuriste possédant plusieurs commerces répartis en Franche-Comté et seul le site de Besançon connaît une chute si vertigineuse… Inversement ne considérons pas la crise comme la main invisible d’un sinistre dessein capitaliste ! Mais quel est celui du maire ? Il aurait dû établir une stratégie bien en amont de ses travaux

Vous me direz « comptes d’apothicaire », et je vous l’accorde, j’ai là une position facile en laissant au Maire le rôle du médecin faisant la saignée !! Malheureusement notre commerce de centre-ville n’est pas le malade imaginaire !! »

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